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2017 Balzan Prize for The Sun’s Planetary System and Exoplanets
Acceptance Speech – Bern 17.11.2017 (Video + Text – French)
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Madame la Présidente de la Confédération,
Mesdames et Messieurs les présidents et membres de la Fondation Balzan,
Mesdames, Messieurs,
Je suis extrêmement reconnaissant envers la Fondation Balzan d’honorer de si belle façon mes résultats scientifiques en me décernant ce prix prestigieux. C’est avec énormément de joie et de fierté que je l’accepte, mais aussi beaucoup d’humilité. En effet, je ne peux que me sentir humble face aux noms des astrophysiciens qui m’ont précédé dans l’obtention de ce prix, et en particulier celui de Michel Mayor, le découvreur en 1995, avec Didier Queloz, de la première planète en orbite autour d’une étoile similaire à notre Soleil. Ce résultat historique a inauguré un tout nouveau domaine de l’astrophysique moderne, celui de la détection et l’étude des planètes extrasolaires, nommées aussi exoplanètes. Les nombreux exploits que Michel et son équipe ont obtenu dans ce domaine ont joué un rôle prépondérant dans mon choix de devenir astrophysicien, et aujourd’hui, en obtenant ce prix dix-sept ans après lui, j’ai plus que jamais l’impression de me tenir sur les épaules d’un géant.
Durant ces vingt-deux dernières années, des exoplanètes ont été découvertes à un rythme toujours plus soutenu, et ce sont à présent plus de trois mille d’entre elles qui nous sont connues. Grâce à elles, nous savons que pratiquement toutes les étoiles sont entourées de leur propre cortège de planètes, mais aussi que la plupart des systèmes planétaires de notre Galaxie ont une architecture sensiblement différente de celle de notre système solaire. Leur étude statistique a permis une progression énorme de notre compréhension des mécanismes de formation et d’évolution des système planétaires. Mais le meilleur reste à venir. En effet, pour une petite fraction des exoplanètes connues, en orbite autour d’étoiles proches, une étude très poussée est à présent à la portée de nos instruments : mesure de la masse, de la taille, ce qui contraint la composition générale,
mais aussi et surtout l’étude des propriétés de l’atmosphère, et notamment de sa composition chimique. Déjà, diverses molécules ont été détectées dans l’atmosphère de plusieurs planètes géantes, et des résultats similaires devraient être obtenus prochainement pour de plus petites planètes, y compris pour certaines comparables à la Terre et susceptibles, en théorie du moins, d’abriter la vie. En ligne de mire : la détection de traces chimiques d’activité biologique sur l’une de ces exoplanètes, et donc in fine la preuve que la vie existe ailleurs dans l’Univers. Longtemps l’apanage de la science-fiction, cette découverte est à présent une possibilité scientifique réelle, qui pourrait survenir d’ici une à deux décennies. En récompensant ici ma recherche et mon étude de planètes en orbite autour d’étoiles proches, vous mettez à l’honneur le développement rapide qu’a connu récemment cette passionnante quête d’autres mondes habités.
Je me dois de souligner que l’ensemble des résultats honorés par ce prix sont le fruit d’un travail collectif, et qu’aucun d’entre eux n’aurait été possible sans le talent et le travail acharné des membres de mon équipe et ceux de mes nombreux collaborateurs. Je les en remercie vivement. En cette belle occasion, je voudrais également exprimer ma reconnaissance à mes parents, à ma compagne Wendy, et à mes deux beaux enfants Amanda et Lucas, pour leur support constant, leur amour, et leur patience sans limite envers moi qui suis toujours la tête tournée vers les étoiles. Ce prix est aussi le vôtre.