France
Prix Balzan 2014 pour l'humanité, la paix et la fraternité entre les peuples
Discours de remerciement – Rome, 20.11.2014
Allocution de Maurice Labaisse
Président de l’Association Vivre en Famille,
Monsieur le Président de la République,
Mesdames et Messieurs les Présidents et Membres de la Fondation Balzan,
Mesdames et Messieurs,
Recevoir le Prix Balzan pour l’Humanité, la Paix et la Fraternité entre les Peuples, c’est un immense honneur et c’est un immense bonheur.
L’Association agit depuis vingt ans pour donner une famille aux enfants qui n’en ont pas, elle s’adresse à tous les enfants, mais à l’origine, elle a œuvré en faveur des enfants qui naissent avec un handicap mental.
Ce fut une voie difficile, à contre-courant de l’évolution de notre société dont chacun attend le bien-être, la conformité, l’intelligence et la beauté. Nombreux et parfois douloureux ont été les obstacles pour aimer et faire aimer ces enfants qu’on dit « différents ». Je veux à cette occasion rendre hommage à Edith, mon épouse, l’âme de notre Association, qui a dû d’abord, et ce n’était pas une mince affaire, ouvrir le cœur de son mari, en proie à la peur, comme beaucoup d’autres, face au handicap.
À la suite de la création en France du foyer de vie pour personnes handicapées mentales adultes , nous avons été conduits, par la dynamique de notre action, à agir dans le même sens à Djibouti, en République Démocratique du Congo, en Centrafrique, au Bénin. Ces pays connaissant de graves difficultés, des millions d’enfants y souffrent, enfants vulnérables, orphelins, abandonnés. Nous devions poursuivre nos engagements hors de nos frontières dans l’esprit de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant. Chaque enfant a le droit, pour son épanouissement, de vivre et de grandir au milieu d’une famille aimante.
Depuis que nous sommes présents en Afrique, nous passons d’un Cabinet ministériel aux lieux les plus sordides et les plus misérables, nous ne cessons de découvrir des situations dramatiques. Dans les maternités qui n’en portent que le nom, les conditions d’hygiène et de confort les plus élémentaires sont souvent absentes. La pauvreté est extrême quand nous constatons que la grande majorité des femmes venant accoucher ne peuvent s’acquitter du coût des soins médicaux fixé à moins de quatre euros. Les provinces les plus reculées au milieu de la forêt équatoriale sont le théâtre d’exactions, de violences extrêmes, de viols de femmes et même de petites filles.
Nous avons rencontré vivant dans cette forêt, la population pygmée, oubliée de notre société. Le problème de santé des pygmées est particulièrement grave puisque seulement quatre enfants sur dix atteignent l’âge de quinze ans. Et l’on peut aisément imaginer les mesures d’urgence à prendre pour intégrer, scolariser et dispenser les premiers soins médicaux.
Nous n’avons pas l’ambition de sauver le monde, mais nous sommes témoins de cette indigence, de ces malheurs et de ces besoins. Alors, nous devons le faire savoir, sensibiliser et réunir les conditions qui permettent de soulager la misère de ces enfants pour une société plus juste et plus fraternelle.
Aussi, sommes-nous heureux et fiers aujourd’hui d’être assurés de mener à leur terme les actions de notre programme. Nos engagements mobilisent une formidable équipe de bénévoles disponibles en France et à l’étranger. Grâce à la Fondation Balzan leur action sera désormais plus efficace.
Au nom de toute l’Équipe Vivre en Famille, et notamment des membres ici présents, j’exprime toute ma gratitude au Président et aux Membres de la Fondation Balzan. Je suis heureux de penser que le nom de la Fondation Balzan s’inscrira bientôt au fronton de nos réalisations.
Je vous remercie